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Entretien de clôture de projet - EuroSWAC

05/05/2023

EuroSWAC Team at the STW

Une séance de questions-réponses avec Anne-Caroline Hébrard chef de projet EuroSWAC

Parlez-nous de votre projet 

Le projet EuroSWAC (Sea Water Air Conditioning (SWAC)) visait à adapter la technologie de la climatisation à l'eau de mer actuellement utilisée dans les régions tropicales où la différence de température entre l'air et l'eau de mer est importante, aux eaux peu profondes et au climat tempéré dans la région France Manche Angleterre.

Nous voulions utiliser cette technologie durable pour refroidir et chauffer les bâtiments dans la région France Manche Angleterre.

Plus précisément, l'objectif du projet était de trouver des moyens de promouvoir la technologie SWAC dans notre région en :

  • développant des innovations techniques pour diminuer les coûts d'installation,  
  • évaluant son impact environnemental,  
  • fournissant un plan sur la façon de répliquer cette solution dans la zone Manche
  • confirmant son applicabilité en installant des systèmes SWAC sur des sites de démonstration. 

Le projet a démarré en pleine pandémie de Covid – quels aménagements a-t-il fallu apporter ?  

En raison de la pandémie, certains partenaires ont décidé de se retirer d'EuroSWAC, entraînant une restructuration complète du projet : redéfinition des activités techniques, modification du budget et de la plannification, changement de chef de file et implication de nouveaux partenaires. Cela a pris quelques mois et la nouvelle équipe de 11 associés (au lieu de 9 auparavant) a dû apprendre à travailler efficacement ensemble ce qui a pris du temps à se mettre en place. Les restrictions de voyage étaient toujours en place à ce moment-là, ce qui a retardé certaines activités car les solutions en ligne ne pouvaient pas entièrement répondre à nos besoins.

Quels ont été les réalisations et résultats clés d'EuroSWAC ? 

Nous avons identifié un réel potentiel pour cette technologie dans nos régions, combinant chauffage et climatisation pour une utilisation toute l'année. Nos recherches et tests en conditions réelles ont également confirmé l'intérêt d'utiliser l'eau de mer comme source d'énergie renouvelable pour le contrôle thermique afin de diminuer son empreinte carbone, même dans un climat tempéré. Les études sur plusieurs sites ont montré qu'une installation SWAC doit être adaptée en fonction de la taille et des besoins thermiques du client et le projet EuroSWAC a fourni des concepts possibles en fonction de la catégorie de site.

Les résultats des tests d'innovation de certains partenaires sont impressionnants et prometteurs. Par exemple, un de ces partenaires a identifié que les conduites auto-enfouies et les conduites flexibles pour extraire l'eau de mer réduiraient considérablement les coûts d'installation, créant un point de bascule plus atteignable pour les utilisateurs potentiels qui choisiraient ce système au lieu des unités de climatisation conventionnelles.

Les types d'entreprises que nous avons identifiées pour lesquelles un SWAC fournirait une solution efficace étaient les centres de données, les hôtels et les bâtiments touristiques, les aquariums, les bâtiments portuaires, les hôpitaux et les grands sites industriels ayant des besoins constants en refroidissement.

Quelles leçons avez-vous apprises grâce à ce projet ? 

Travailler dans une équipe de 11 partenaires, de pays et d'horizons différents, apporte une certaine inertie à chaque étape du projet, obligeant le chef de file à être très impliqué, à maintenir une communication fluide et constante au sein de l'équipe de projet et à mettre en place des outils de  gestion de projet solides.

Si ces conditions sont réunies et que les partenaires sont motivés par le projet, alors cela fonctionne, peu importe les obstacles imprévus et le délai réduit. Et pour établir de bonnes relations au sein du partenariat, les réunions en ligne ne seront jamais aussi efficaces que celles en personne.

Nous avons également appris qu'un tel projet nécessite un suivi administratif important auquel les partenaires industriels ne sont généralement pas habitués.

Quels ont été les meilleurs moments de réalisation d'un projet transfrontalier ?  

D’abord, la diversité apporte la créativité qui est essentielle à l'innovation (notre objectif spécifique). Ensuite, il était intéressant de voir la différence entre les deux pays en termes de réglementations environnementales, de processus d'autorisation, d'implication des autorités locales.

Mais au-delà des différences, on observe également la même volonté d'accélérer la diminution de la consommation d'énergie et de s'engager dans un mode de vie plus durable. Cette motivation partagée est un atout puissant pour atteindre des objectifs ambitieux.

Quel héritage espérez-vous que le projet laissera ? 

Nous espérons vraiment que tout ce que nous avons fait conduira à une réplication significative de la technologie SWAC dans l'espace Manche et au-delà ; que ce déploiement atteindra le nombre prévu de création d'emplois qualifiés qui est en moyenne de 110 emplois par installation et des économies d'empreinte carbone comprises entre 30 et 40 % en Angleterre et jusqu'à 30 % en France ; que les innovations techniques poursuivront leur processus de développement et conduiront à l'adoption par l'industrie et à la commercialisation ; que notre approche pionnière sur les principes de l'économie circulaire appliquée à ces équipements inspirera d'autres recherches.

Et nous aimons aussi penser que, sur la base de ce projet fructueux, les partenaires impliqués dans EuroSWAC auront à cœur de retravailler ensemble si l'occasion se présente.

Le projet EuroSWAC, récemment clôturé, a débuté en juin 2020 et disposait d'un budget total de 3,46 millions d'euros (2,25 millions d'euros FEDER).