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La restauration de la basse vallée de l’Otter attire désormais une faune rare

27/01/2022

PACCo LORP Glossy Ibis Chris Townend

(Crédits photo : Chris Townend / Wise Birding Holidays)

La basse vallée de l’Otter a récemment accueilli le plus grand troupeau d'oies rieuses aperçu dans le Devon depuis les années 1980, quelques mois seulement après le début de sa rénovation soutenue par le projet Promoting Adaptation to Changing Coasts (PACCo).

En plus des 34 oies rieuses observées en décembre, neuf Ibis brillants ont été aperçus sur l'estuaire de l’Otter en janvier 2022. Il s'agit du plus grand troupeau de la région de l’Otter depuis plus d'une décennie.

Ce nouvel habitat a été créé après le creusement d'un réseau de trois kilomètres de ruisseaux à l'extrémité nord du site achevé en novembre 2021.

Ceci constitue la première phase du projet de restauration de la basse vallée de l’Otter (Lower Otter Restoration Project ; LORP), une initiative de 15 millions de livres sterling améliorant l'estuaire de l'Otter, transformant des prairies en 55 hectares de vasières et de marais salants, trois hectares de forêts de feuillus et une haie d’1,5 kilomètre.

Le LORP est la branche britannique du projet PACCo, un projet Interreg France Manche Angleterre de 25,7 millions d'euros qui restaure des zones humides côtières en France et au Royaume-Uni. Cela permettra une meilleure gestion des inondations, améliorera l'absorption du carbone et bénéficiera aussi bien aux individus qu’à la faune.

Le changement climatique représente une menace importante pour le littoral de l'espace Manche, en particulier les zones estuariennes et côtières dont les usages inappropriés ont été importants au cours de ces 300 dernières années.

Ainsi, les travaux soutenus par PACCo au Royaume-Uni et en France visent à améliorer la connectivité entre les estuaires et leur plaine inondable, permettant aux eaux de crue de s'écouler plus rapidement.

La première phase du LORP qui s'est déroulée entre août et novembre 2021 impliquait le déplacement d'un terrain de cricket et le début de l’élévation d’une route au-dessus de la plaine inondable, ainsi que des travaux de recouvrement pour protéger une ancienne décharge de l'érosion.

Le projet apporte également des bénéfices significatifs pour la biodiversité de ces estuaires qui représentent un habitat précieux pour la faunique. Au Royaume-Uni, on estime que l'activité humaine a détruit plus de 65 % des habitats de zones humides et d'herbiers marins, entraînant la réduction en nombre de 90 % d'importantes espèces intertidales. En restaurant les vasières et les marais salants, des paysages rares abritant une riche biodiversité, les travaux de remise en état de l'estuaire créent de nouveaux refuges pour de nombreuses espèces.

La deuxième phase du projet de restauration de la basse vallée de l’Otter débutera ce printemps, avec des ruisseaux creusés au sud du site. Ceux-ci se connecteront à l'extrémité nord de l'estuaire sous le site de construction du pont de la route South Farm Road.

En France, le projet Basse Saâne 2050 financé par PACCo est entré dans une phase cruciale en décembre 2021 avec le démarrage des travaux d'une nouvelle station d'épuration qui améliorera la qualité de l'eau rejetée dans la rivière Saâne, ainsi que la biodiversité dans la zone.

C'est le premier des trois chantiers de Basse Saâne 2050 qui vise à adapter la vallée de la Saâne (en Normandie) à l'évolution du littoral. Entre fin 2022 et début 2023, un camping à Quiberville sera déplacé hors de la zone inondable. Après la clôture du projet PACCo, le troisième ouvrage verra la rivière Saâne se reconnecter à la mer en 2025 grâce au remplacement d'une buse par un pont-cadre et à la création d'un méandre. Cela contribuera, comme dans la basse vallée de l’Otter, à accélérer l'évacuation de l'eau et à restaurer les zones humides côtières, entraînant ainsi une augmentation de la biodiversité.

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