Le projet Spotlight – SMARTHEALTH renforce les liens entre des PME et des prestataires de santé afin de promouvoir l’innovation en e-santé

18/05/2021

Interview avec des partenaires du projet SMARTHEALTH : Kathy Vuillaume, Fondatrice d’Europe Project Management Consultancy (EPM), et Annika Brogaard Maczka, Responsable de projet à South East Health Technologies Alliance (SEHTA).

Parlez-nous de votre projet.

Annika : SMARTHEALTH est un projet transfrontalier de deux ans, développé par quatre agences et clusters d’innovation expérimentés (SEHTA, EPM, Eurasanté et Amiens Cluster) au Royaume-Uni et en France.

Le projet a été mis sur pied pour stimuler la compréhension et la coopération franco-britanniques entre des PME et des prestataires de soins de santé et de services sociaux locaux afin de soutenir le développement de nouveaux produits et services innovants dans le secteur de l’e-santé.

Les besoins et enjeux varient selon les fournisseurs, de la recherche de nouveaux moyens de promouvoir des habitudes de vie saines, aux solutions technologiques visant à améliorer l’efficacité de la collecte d’informations et à de nouvelles méthodes permettant de surmonter les barrières linguistiques dans la prestation des soins de santé.

Quels ont été les réalisations et résultats clés pour SMARTHEALTH ?

Annika : Nous avons de nombreuses réalisations à notre actif. Nous avons organisé deux événements de lancement à Londres et à Amiens au début du projet. Les deux événements se sont déroulés en parallèle, ce qui a donné lieu à des séances Q&R transfrontalières en direct.

Puis en janvier 2020, nous avons organisé une cérémonie International Business Awards à Lille qui a réuni des cliniciens et des PME. Il y a eu au total 13 PME lauréates qui ont été mises en rapport avec des prestataires de soins de santé et de services sociaux afin de promouvoir leurs idées. Nous avons eu la chance que l’événement se déroule en présentiel avant les restrictions imposées par l’épidémie de Covid-19. Nous avons à cette occasion favorisé les contacts et évoqué l’accès au marché des soins de santé au Royaume-Uni et en France.

Nous avons également produit un programme de soutien aux PME avec 10 modules en ligne couvrant tous les aspects, du marché public des soins de santé, à la protection des données pour les PME du secteur de la santé numérique. Nous avons eu des orateurs en anglais et français pour chaque module afin de présenter un panorama des opportunités et enjeux sur les deux marchés.

Et nous avons produit des vidéos d'interviews avec des cliniciens pour que les PME soient les premières à prendre connaissance des besoins et enjeux rencontrés par les prestataires de soins de santé et de services sociaux.

À la fin du projet, nous avions touché tous nos groupes cibles en établissant des contacts avec 40 PME, 3 organismes de soutien aux entreprises, 3 agences sectorielles et 6 hôpitaux et établissements de soins de santé.

Le projet a été mis en œuvre pendant les négociations du Brexit. Comment vous y êtes-vous pris ?

Kathy : Nous avons fourni régulièrement des conseils par le biais de bulletins électroniques centrés sur les changements de réglementation en matière de soins de santé. Cela a considérablement aidé à informer et préparer les PME locales aux changements apportés par le Brexit.

Nous avons choisi différents thèmes à chaque fois, avec des liens vers les réglementations britanniques et européennes pertinentes en vigueur, expliqué les différents scénarios d’accord ou de non-accord et l’impact attendu sur le secteur des soins de santé. Nous avons, par exemple, publié les dernières informations sur la transition de la Directive relative aux dispositifs médicaux (MDD) au Règlement sur les dispositifs médicaux (MDR) pour le marquage CE.

Nous estimons que cela a contribué à minimiser l’impact du Brexit sur le processus d’innovation pour des start-ups et des entreprises innovantes en phase de démarrage dans le domaine de l’e-santé.

Comment avez-vous produit un impact pour les PME dans le secteur de l’e-santé ?

Annika : Nous pouvons résumer l’impact prévu pour les PME de quatre manières différentes. Premièrement, nous avons accru les compétences et aptitudes dans les PME grâce à une formation transfrontalière sur mesure. Deuxièmement, nous avons soutenu le développement de services nouveaux et améliorés en établissant des liens entre des PME et des prestataires de soins de santé. Troisièmement, nous avons facilité l’adoption de nouvelles technologies par les prestataires de santé. Et enfin, nous avons développé des réseaux par le biais de réunions et d’événements de lancement, ce qui a permis d’établir des liens entre des PME, hôpitaux et organismes de soutien aux entreprises.

Pouvez-vous donner un exemple de produit ou service au développement duquel SMARTHEALTH a contribué ?

Annika : Nous avons aidé à créer un partenariat entre une PME et un établissement pour personnes âgées en proposant une solution numérique permettant de surveiller l’hydratation. Le personnel soignant a pu ainsi surveiller la quantité d’eau bue par les résidents. Ce type de solution est important, en particulier pour les patients atteints de démence qui oublient peut-être de rester hydratés.

À quels enjeux avez-vous été confrontés pendant ce processus ?

Kathy : L’épidémie de Covid-19 a donné lieu à quelques enjeux, car l’exigence-clé de la mise en œuvre de notre projet reposait sur la disponibilité des prestataires de soins de santé et des cliniciens. Dès que l’épidémie s’est déclenchée, des cliniciens et hôpitaux se sont employés à la combattre.

Deux partenaires du projet du côté français ont dû interrompre leur participation au projet en raison de la Covid-19. Nous avons par conséquent pris du retard pour ce qui est de présenter des PME à des partenaires hospitaliers, ce qui a bien entendu été compris de tous. Nous avons aussi dû nous adapter rapidement et organiser notre formation en ligne.

Et au début, nous avons eu des difficultés à recruter un nombre suffisant de PME de l’espace éligible, ce qui nous a obligés à élargir notre horizon et à étendre notre recherche à toute la région des Hauts-de-France.

Quelques opportunités sont apparues à ce moment-là. Les hôpitaux, en proie à une pression croissante, ont essayé de trouver des solutions aux problèmes et la liste d’exigences adressée aux PME pour régler les problèmes n'a cessé d’augmenter.

Quels ont été les temps forts de la mise en œuvre d'un projet transfrontalier ?

Kathy : Les relations que nous avons facilitées entre des PME et des hôpitaux. Nous espérons qu’ils continueront à coopérer sur des projets pilotes et d’autres types de financement.

Nous avons aidé à maintenir la porte ouverte à des PME qui, sans notre aide, n’auraient peut-être pas pu établir des liens avec d'importants prestataires de soins de santé.

Mind Over Matter, une PME qui crée des technologies de neuroimagerie portables et non-invasives, envisage par exemple de demander d’autres subventions avec l’hôpital NHS de Portsmouth.

L’évaluation à la fin du projet a révélé que 83 % de participants étaient satisfaits du soutien offert et que 67 % de PME sont désireuses de continuer à coopérer avec des hôpitaux. Cela nous réjouit compte tenu du contexte du Brexit et de l’épidémie de Covid-19.

Nous sommes enfin heureux d’avoir joué un rôle dans la création d’un partenariat entre des PME et des hôpitaux concernant des solutions qui nous ont aidés à traverser la pandémie. Une des PME, Docobo, a par exemple développé une plateforme de télésurveillance avec une fonction de surveillance de la saturation en oxygène, qui est un indicateur crucial de la présence du Covid-19.

SMARTHEALTH est un microprojet de 500 000 €, élaboré pour soutenir le développement de nouveaux produits et services dans le secteur de l’e-santé. Le projet s’est déroulé du 1^er septembre 2018 au 30 novembre 2020.

Liens

Pour plus d’informations sur les partenaires du projet, visitez le site :

Des exemples de vidéos d'interviews avec des prestataires de soins de santé et des PME sont disponibles via les liens suivants :

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