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Entretien sur la clôture de projet – FLOWER

14/04/2023

FLOWER Picture

Une séance de questions-réponses avec Lise Dugor, chef de projet FLOWER.

Parlez-nous de votre projet

Le projet FLOWER visait à développer à moindre coût des renforts en fibres de lin produits localement pour l'industrie des composites. Un matériau composite est composé d'au moins deux matériaux, qui se combinent pour donner des propriétés supérieures à celles des constituants individuels.

Les résultats de ce projet nous permettront d’atteindre nos cibles afin d'utiliser des composites légers durables, rentables et respectueux de l'environnement comme alternative viable pour les secteurs de l'automobile, de la publicité et de la voile.

Les partenaires du projet couvrent toute la chaîne de valeur, de la culture du lin à la production des produits finaux : bateau à foils (un voilier avec des foils en forme d'ailes montés sous la coque), présentoirs publicitaires biodégradables, toit de voiture (le matériau couvrant le plafond d'un véhicule). Quatre partenaires industriels (Kaïros, Teillage Vandecandelaère, EcoTechnilin et Howa-Tramico) ont préparé les semi-produits (tissus qui seront ensuite utilisés avec d'autres matériaux pour réaliser les prototypes finaux) et les démonstrateurs finaux. Les partenaires académiques, Université de Bretagne Sud, INRAe, Université de Cambridge et Université de Portsmouth, ont travaillé sur la caractérisation des produits en réalisant des essais mécaniques.

La Normandie est le leader mondial de la production de lin et de nombreuses entreprises, en France comme en Angleterre, développent des matériaux composites. Le développement des biocomposites représente une opportunité supplémentaire pour valoriser les savoir-faire locaux et pérenniser les filières locales.

Quels ont été les principaux résultats et réalisations de FLOWER ?

Le projet a augmenté le nombre d’utilisations possibles du lin avec les nouveaux semi-produits. Nous avons exploré les propriétés du matériau et les utilisations concrètes. Le bateau à foils prouve la faisabilité d'utiliser des fibres naturelles dans le secteur nautique. Les partenaires sont fiers d'avoir transformé des idées en prototypes et d'être devenus des experts des bio-composites de lin.

De plus, il y a maintenant plus d'intérêt en Angleterre pour utiliser les ressources agricoles pour atteindre les objectifs nets zéro et à l'avenir, l'Angleterre et le nord de la Bretagne pourraient être des territoires pour la culture du lin en raison du réchauffement climatique.

Enfin, le Groupe JEC, première organisation mondiale dédiée à la promotion des matériaux composites, a décerné au projet le prix des présentoirs PLV et une place de finaliste pour le toit automobile (voir ci-dessous).

FLOWER Headliner Pic

 

Pouvez-vous nous parler des prototypes et comment vous envisagez (ou avez déjà commencé) de commercialiser/déployer dans l'industrie ?

Le voile non tissé (EcoTechnilin), un renfort léger, a été utilisé dans deux des produits finaux. Dans le toit de voiture (Howa Tramico), le voile est plus léger que les renforts en verre, réduisant ainsi le poids des voitures et diminuant la quantité de CO2 rejetée dans l'air. EcoTechnilin a déjà des contacts avec des entreprises du secteur des loisirs et du bâtiment intéressées par une future collaboration.

Le présentoir PLV (Kairos), intégrant le voile, est recyclable et compostable selon un procédé industriel. C'est un avantage étant donné que ces produits ont généralement un cycle de vie court et sont ensuite jetés.

Depestele a créé un tissu tissé avec du lin pour le bateau à foils (Kairos). Il a été intégré à la fois dans les coques et les foils, composants essentiels pour améliorer la vitesse et tirer la coque hors de l'eau. Le bateau ne sera pas commercialisé mais est utilisé dans une école de voile pour sensibiliser les jeunes.

Quelles leçons avez-vous apprises grâce à ce projet ?

Nous avons eu de la chance avec les partenaires de FLOWER, car même avec des obstacles que nous n'avons pas pu éviter, nous avons réussi à livrer ce que nous avions prévu. Cependant, il y avait bien sûr quelques leçons apprises.

Tout d'abord, nous avons appris l'importance de ne pas abandonner. Tout ne se déroulera pas comme prévu, mais il est nécessaire de continuer à travailler et de trouver des alternatives pour réaliser ce qui était prévu.

Deuxièmement, des réunions régulières et des rappels du chef de file étaient importants pour suivre les tâches et savoir à tout moment quelles étaient les prochaines. Il ne s'agissait pas de contrôler les partenaires mais de s'assurer que tout se passait bien.

Enfin, le travail d'équipe a été la chose la plus importante pour la réussite du projet. Le travail que les partenaires ont mené ensemble a généré de multiples bénéfices : de nombreux articles scientifiques, des échanges sur des connaissances spécifiques qu'un seul partenaire possédait.

Quel serait, selon vous, l'héritage du projet ?

L'objectif principal du projet FLOWER était d'augmenter l'utilisation de matériaux biosourcés et de promouvoir leur intérêt. Nous avons prouvé à travers les trois derniers démonstrateurs que des produits dans les secteurs de l'automobile, du nautisme et de la publicité peuvent être fabriqués avec du lin. À l'avenir, espérons-le, davantage de matériaux seront fabriqués à partir de fibres naturelles plutôt qu'à base de pétrole.

En outre, le projet a sensibilisé les gens et renforcé le réseau de connaissances. Les partenaires ont noué d'excellents contacts lors de conférences et de salons avec d'autres acteurs majeurs du composite. Toutes les ressources que nous avons produites resteront disponibles (voir lien ci-dessous) et pourront être utilisées pour de futures études, telles que les livrables et les articles scientifiques.

Nous espérons également avoir suscité l'intérêt des jeunes générations, qui seront les prochains décideurs et utilisateurs de matériaux. L'utilisation du bateau à foils à l'école d'été de voile et les interventions dans les écoles y ont contribué.

Le projet FLOWER, récemment clôturé, a débuté en janvier 2018 et disposait d'un budget total de 5,3 millions d'euros (3,6 millions d'euros FEDER).

Plus d’informations :

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